mardi 30 juin 2009

Mon plan d'entrainement.

Depuis que j'ai commencé la course à pied, je m'entraine au feeling et en fonction de mes contraintes et de mes connaissances sur la cap. J'effectue l'un des trois types de séances (vma, seuil, longue) en fonction de mon envie, de ma forme, de mon temps disponible, de mes blessures ...
Je n'arrive pas à suivre les plans d'entrainements proposés (je ne les comprend pas), je m'entraine à l'intuiton, je m'adapte, je m'auto régule semaine après semaine ...
J'aime bien le côté autodidacte, me coacher moi même, même si je fais pleins d'erreurs lors de mes préparations (je sais maintenant la préparation idéale pour moi en marathon).
Je pense que suivre un programme nécessite de bloquer son planning et aller s'entrainer quoi qu'il arrive (qu'il pleut, qu'il neige, qu'il fait chaud, lorsqu'on a pas envie ...), cela nécessite d'avoir beaucoup de rigueur et je n'en ai pas :). Et j'aime bien le côté improvisation des choses, le côté un peu mytérieux, l'inconnu ...

Mon plan d'entrainement pour Millau se repose sur les principes suivantes :

1) un ultramarathon demande l'utilisation des graisses, les réserves de glycogène s'épuisent rapidement. Les réserves de graisses nous fournissent une quantité d'énergie pour faire beaucoup beaucoup de km .... 9kcal/g de graisse, comme j'ai environ 10% de masse de graisse => ~7kg de graisse => j'ai en réserve 63000 kcal. Il faut habituer son corps à aller puiser les graisses donc courir à des fréquences cardiaques faibles ou vma faibles 60% à 70% de FcMax ou de Vma.
Mes zones d'utilisation de graisse théorique correspondent :
- 60% à 70% Vma = 10km/h à 11,6km/h
- 60% à 70% Fcmax = 138 à 151 puls/min avec la formule de Karnoven sinon c'est de 115 à 134 en FCMax.
En pratique à 10km/h ma fréquence est d'environ 145 puls/min.

2) qui peut le moins peut le plus. Effectuer des sorties longues supérieures à 10km/h, à mon allure marathon si mes tendons résistent. Je n'ai pas besoin de faire des fractionnés et de seuil ce qui évite de ne pas traumatiser mon tendon. Je vais manger des km et des km à une allure supérieure à laquelle j'effectuerai l'ultra.

3) utiliser le cross training avec la natation et la musculation des jambes. Mes jambes, mes tendons ont du mal à encaisser plus de 60km de cap par semaine et 3 séances, je sens que j'ai besoin de récupérer après chaque sortie. Mes jambes sont assez frêles vu mon nombre de kilométrage hebdo.

Étant donné que je me suis lancé dans un ultra avec comme objectif de terminer et non un objectif de performance (j'aurais bien voulu aller chercher les 10h mais ...:) je m'entraine pas assez), l'entrainement est moins contraignant, plus "fun".

dimanche 28 juin 2009

Récap 22/06 - 28/06 : les choses sérieuses commencent

Cette semaine marque ma reprise de l'entrainement et ma prise de conscience que les 100 km de Millau c'est bientôt ! Moins de 3 mois !

Lundi : RAS
Mardi : 2 km de natation
Mercredi : 2km de natation + 14 km :1h20 à 145 puls.
Jeudi : RAS
Vendredi : 22 km : 2h05 à 149 puls
Samedi : 2km de natation
J'ai eu un cours avec un maître nageur pour faire un point et voir les améliorations possibles, j'ai encore des défauts à corriger :
- synchronisation des battements jambes avec la respiration, j'ai tendance à stopper mes jambes quand je respire
- l'équilibre dans l'eau.
Globalement j'ai acquis les principes du crawl, il faut maintenant pratiquer, pratiquer ...
J'ai fait les soldes aussi :). J'ai trouvé une paire de Asics Nimbus 10 à 90€ chez Decathlon ! Mes anciens Asics ont aux alentours de 1000 km.
Dimanche : 19 km : 1h50 à 147 puls.

Bilan :
Natation : 6 km pour 3 séances
Vélo : 0 (toujours ...)
Cap : 55 km pour 3 séances. Pour instant mon tendon tient avec des sorties longues et lentes (~10 km/h proche de l'allure pour Millau). Je suis quand même bien entamé après 2h, je pense pouvoir tenir vers 5h sans souffir à cette vitesse mais après ... Ca va être dur dur Millau.


Mes nouvelles Asics en orange qui vont m'accompagner pour les 100 km.



mercredi 24 juin 2009

Quel est le poids idéal pour les sports d'endurance?

C'est une question qui revient souvent lors de la préparation sportive, quel est mon poids de forme ou quel est mon poids idéal?
Je vais essayer d'apporter des éléments de réponse avec ce billet. Lors du précédent billet, nous avons remarqué qu'il est important d'inclure un objectif de perte de poids dans un programme d'entrainement. ( ici un billet concernant le poids et les performances en marathon).

Pour analyser le poids "idéal" pour les sports d'endurance, j'ai répertorié les mensurations (taille et poids) des champions : natation, cyclisme, cap. Mon analyse se base sur l'indice IMC, en générale l'IMC est utilisé pour déterminer si nous sommes en surpoids ou sous poids.
Même si notre poids est lié à la densité osseuse la masse musculaire et la masse graisseuse, globalement l'indice IMC permet de déterminer la quantité de muscle chez les différents athlètes.
Nous pouvons donc l'utiliser l'indice IMC pour analyser le rapport entre taille et poids et déterminer le poids "idéal" en se basant sur la corpulence des champions.

1. Comparaison entre champions en sport endurance/sport explosif :


Observation 1 :
Pour les épreuves d'endurance il faut être pas trop grand (moy. 1,78) pas trop lourd (moy. 68 kg) et avoir peu de muscle (IMC : 21,21)

Analyse des différences entre les sports d'endurance pour les hommes :

Observation 2 :
Chez les athlètes de sports d'endurance, les coureurs sont les plus petits (1,67m) , les plus légers (54 kg) et une petite corpulence avec peu de muscles (IMC : 19,5). C'est ce que nous voyons chez les marathoniens : la musculature est réduite au minimum.
Les sportifs les plus massifs sont les nageurs de longue distance. Dans l'eau nous avons besoin d'avoir un corps volumineux (poussé d'Archimède) les champions sont grand et massif, le poids influence peu sur la dépense énergétique.

Observation 3 :
Le triathlète LD semble être "l'espèce hybride" des 3 sports d'endurance, c'est assez logique :). Sa corpulence navigue entre les 3 autres types en fonction de son sport de prédilection.

2. Comparaison IMC des championnes en sport endurance/sport explosif :


Observation 4 :
Comme pour les hommes, dans les sports d'endurance les femmes sont plus légerès (54kg) et une corpulence fine (IMC : 19,25).
Ce qui est étonnant c'est que la taille ne rentre pas en jeu.

Analyse des différences entre les sports d'endurance pour les femmes :


Observation 5 :
Comme pour les hommes, les nageuses sont plus grandes, plus massives. Les coureuses ont un IMC inférieure à 18 ! Les triathlètes sont proches de la moyenne des 3 autres disciplines.

3. Comparaison entre les championnes et champions :


Pour un même sport les hommes sont plus massifs et plus grands, ce qui explique en partie la différence de temps entre les deux sexes.

Conclusion :
Mon analyse est basée sur trop peu de données, mais elle permet de dégager les grandes tendances entre les trois sports d'endurance et permet d'avoir quelques données pour se fixer un objectif de perte de poids basé sur l'indice IMC des championnes/champion.
En course à pied l'idéal serait d'approcher un IMC de 20 pour les hommes : (60 kg => 1,75m, 64kg=> 1,8m). Et pour pour les femmes un IMC de 18 (46kg => 1,60m; 49kg => 1,65m).

J'ai encore quelques kilo à perdre : 1,77m pour 70 kg => IMC : 22.3. Je peux descendre de 2 ou 3 kg.
Et pour Stef le futur marathonien avec 1,73m le poids à atteindre serait vers 60 kg ...
Calculer son IMC ou manuellement : poids/taille²

lundi 22 juin 2009

Récap semaine 15/06 à 21/06

Une semaine peu chargé, je laisse mon corps se "reposer" et mon tendon se rétablir.

Natation : 6 km pour 3 séances. 50% d'éducatif, 50% de cardio.
Quelques vidéos motivants pour les techniques de crawl, leurs techniques me font baver :

Vélo : 0 km
Cap : 0 km

Bon je m'y remet prochainement à courir et m'y mettre à me préparer pour Millau.

mardi 16 juin 2009

La ligne droite

Peu après la paix de 1945, un entraîneur, Julius Henckel, retrouve par hasard Stefan, un des meilleurs coureurs à pied de l'avant-guerre, porté disparu en 1943. Mutilé, désespéré, Stefan se cachait sous un faux nom et supplie qu'on l'abandonne. Pourtant Julius entreprend de lui redonner le goût de la vie, de l'effort, de la victoire. Et Julius foulera de nouveau la cendrée. Un beau roman d'amitié, de courage, de ténacité, à découvrir ou à redécouvrir.

La ligne droite est un roman de Yves Gibeau sur la course à pied sur piste. Ce livre raconte la confrontation de Stefan contre une épreuve réputée d'être intense et dure, le 800m.

Le livre nous plonge dans les courses à pied sur piste et traite plusieurs thèmes :
- la guerre et ses conséquences physiques et psychologiques
- les handicaps et le sport
- la dépression et les bienfaits du sport
- l'orgueil du sportif, de l'athlète
- la relation entre le coach et son poulain. La place de l'un et de l'autre dans la performance dans la victoire
- l'amitié, l'esprit d'équipe dans un sport individualiste
- le dépassement de soi ... (tout ce qui est classique à la course à pied en endurance).

A la lecture du livre, j'ai bien envie de m'y mettre sur le court, à vivre les sensations fortes des compétitions, des confrontations.

Un extrait :
Je meurs sur un 800 mètres, je donne tout. Ce n’est pas vraiment une épreuve de demi-fond ; il y a un sprint, une impulsion, il faut les qualités de sprinter et de résistance à la fois.

Il faut regarder ses voisins, épier l'allure de ceux qui vous précèdent, jauger leur forme, écouter le souffle de ceux qui vous précèdent, jauger leur forme, écouter le souffle de ceux qui vous suivent, le bruit de leurs pointes, pesant ou léger, en déduire quelque chose de profitable, une indication, un avertissement, un soutien.

C'est un livre qui devrait plaire à aux spécialistes du courts : Seb et Pascal (je peux vous le prêter, hop une enveloppe à la Poste et c'est bon). Le livre rappelle vos CR sur les courtes distances.

dimanche 14 juin 2009

La grande déception.


J'ai plannifié aujourd'hui un trail de 52 km avec 2200m de dénivelé : deux fois le tour du massif des trois pignons avec un objectif de temps de moins de 9h.
Ce parcours me devrait me fournir pas mal d'indications pour Millau. Je devais pouvoir tester lors de cette sortie:
- mes capacités, mes jambes à supporter 8-9h d'effort
- mes ravitaillements : 200 gr de Tuc, 250 gr de miel, ~10gr de spiruline, 4 litres d'eau.
- ma résistance au soif 4litres d'eau
- ma résistance au faim : mon ravitaillement me fournira 2000 kcal, 52 km me ferait dépenser environ 9000kcal.
Et au final je n'ai rien pu tester ! Mon ultratrail de 52 km s'est transformé en une ballade de 26 km après quelques km. Je suis trop frustré, dégouté, déçu. Je me sens en pleine forme après ma randonnée mais mes ampoules me gênent trop :(. Je suis énormément déçu de cette sortie.

Au bout de deux heures de courses, je ne pouvais plus courir à cause des ampoules, pour cette sortie j'ai utilisé à la place de mes Asics Moriko, mes Asics Nimbus qui m'ont accompagné lors du marathon, je pensais que je n'aurais pas de problème avec ces chaussures la nature du terrain a fait que des ampoules handicapantes sont apparus aux talons et aux orteils.
Les ampoules au talon me font trop mal lors des montées où le talon est fortement sollicités.

Malgré cette grande déception et ce test complètement raté, j'ai fait un petit entrainement mental, j'ai pu résister pendant 4h à mes douleurs d'ampoules, je n'ai pas mangé à midi (en parti démoralisé par mes blessures et j'ai voulu tester mes capacités de résistance à la faim), j'ai pu surmonter ma faim .
J'ai encore appris une nouvelle leçon, les ampoules lors des trails. Une blessure anodine peut devenir rapidement un cauchemar.
Le circuit des 25 bosses ne se laisse pas dompter si facilement. Je reviendrai pour mes deux tours !

Récap semaine 8/06 à 14/06

Une semaine calme. Avec 0 entrainement en course à pied et 0 en vélo, je laisse mon tendon se reposer. Je dois être le triathlète qui ne roule presque pas et qui n'effectue pas d'entrainement en vélo.

Bilan:
Natation : 5km pour 3 séances. J'axe beaucoup mes éducatifs sur le travail des jambes combiné au travail de respiration.
Vélo : 0 km
Cap: 0 km

lundi 8 juin 2009

Mon objectif pour 100km de Millau

Je vais viser entre 12h et 14h au 100km de Millau. 14h au maximum car comme Cendrillon je souhaite finir avant minuit. Je crains qu'après minuit tout redevienne comme avant, comme avant que je fasse la course à pied, je veux que la magie de ma motivation à faire des courses de longues distances ne disparait pas, il y a encore tant d'épreuve, de défi à surmonter ...

J'ai appris lors de mon 1er marathon ce qu'est la gestion d'une course de longue distance, la victoire (dans mon cas, finir la course en moins de 14h) se joue à la fin, au début il faut gérer sa course, ne pas trop perdre d'énergie inutilement. Le marathon de Paris m'a donné une leçon que je n'oublierai jamais. En course à pied, je suis comme un enfant, j'ai besoin d'expérimenter une mauvaise expérience pour apprendre. (Avant le marathon de Paris je voulais viser 10h30 pour les 100km, je suis moins inconscient depuis :).

Les 42 premiers kilomètres sont assez facile, le parcours est plat :

Il faut que je termine le marathon en pleine forme. Avec aucune douleur, aucun bobo, aucun problème.
Je vise une allure de 5h au marathon. Tout en surveillant mon cardio, ne pas dépasser 140 puls/min quoi qu'il arrive. Je m'arrêterai à chaque ravitaillement pour me recharger en énergie et me réhydrater. Je marcherai un peu après chaque ravitaillement.

Je pense que le combat des 100 km de Millau commence après le viaduc de Millau:


De Millau à St Affrique : je vise une allure de 4h pour les 30km.
Et de St Affrique à Millau j'ai 5h pour terminer avant minuit. Si je me sens bien je peux viser 12h en faisant les derniers 30km à 10km/h.

En résumé :
Départ 10h
Marathon : 15h, 5h
Millau -> St Affrique : 19h, 4h
St Affrique -> Millau : improvisation en fonction de mon état physique avec un objectif de finir avant minuit !

Et avec la règle de s'arrêter à chaque ravitaillement pour bien s'alimenter et repartir en marchant un peu.

Qu'est ce que j'ai hâte d'être à Millau, d'être sur la ligne de départ, de passer en sous du viaduc, d'affronter l'ultramarathon, d'être à l'arrivée, de faire quelque chose d'ultra.

Gilles (mon accompagnateur vélo), cet objectif te convient? Ca ne sera pas trop lent pour toi :)?. Si c'est trop lent tu as de quoi t'amuser avec les montées et les descentes en m'attendant.

Cyril, quel sera ton objectif de temps?

dimanche 7 juin 2009

Récap 01/06 - 07/06 : une semaine de flottement

Très peu d'activité cette semaine, ma vie professionnelle a été assez prenante et je ne me sens pas très en forme. En plus je recommence à sentir mon tendon d'Achille, mon corps est fatigué, il réclame du repos.

Après mon triathlon, j'ai eu des courbatures aux jambes, mais rien d'handicapant, cela laisse beaucoup, beaucoup moins de trace qu'un marathon.

Mardi : natation 1,5 km
Mercredi : 1h15 pour 15 km à 157 puls/min. Suite à cette séance, mon tendon d'Achille me fait un peu mal à l'étirement ...
Samedi : natation 1,5 km
Dimanche : natation 3 km dont un test sur 1,5 km en 28'18", je nage mieux en piscine qu'en eau libre :).

Bilan :
Natation : 6 km(4h). Je reprend le travail des éducatifs pour améliorer ma respiration en 3 temps, ma désynchronisation jambes et bras. Mes battements de jambes ne sont pas encore optimales et ne sont pas assez souple. Je suis assez endurant en brasse, je suis une vraie grenouille, mais mon crawl laisse à désirer . Avec une bonne technique en crawl j'espère pouvoir effectuer 1,5km en 25' pour le triathlon de Paris.
Vélo : 0, toujours pas d'entrainement en vélo dernièrement, le temps est assez mauvais.
CaP : 15 km

Je vais laisser mon corps se reposer la semaine qui arrive, je ne vais pas trop me pousser, la route est encore très longue. Une petite pause CaP pour soulager mon tendon d'Achille afin d'attaquer l'entrainement pour les 100 km. Je suis désormais concentré sur mon défi d'ultra.

lundi 1 juin 2009

Mon premier triathlon : un combat contre les éléments

Mon premier triathlon s’est déroulé au lac Enghien avec son célèbre Casino, je n’ai pas eu le temps d’aller m’enrichir mais vu je ne suis pas très fort en pari je risque d’y laisser des plumes. J’ai eu de la chance d’avoir un beau temps, très agréable il ne faisait pas très chaud. Une journée idéale pour débuter dans le triathlon. D’ailleurs au Marathon de Paris le temps était parfait également, jamais deux sans trois … donc à Millau le temps sera magnifique aussi.
Quelques mots sur l’avant départ : le départ est à 13h30, j’ai pris un petit déjeuner consistant, avec quelques grammes de spiruline ;-) ,suivi d’une longue revérification de mon matériel. Je n’ai presque rien mangé à midi, deux bananes et un peu de pain.
Bon revenons à la course.

Le résultat officiel :
Natation : 31 min 27s, position 331/457
Vélo + 1ère transition et 2ème transition : 1h27, position 337. J’ai perdu des places avec l’épreuve vélo.
Cap : 56 min 10s, position 357. Mon point fort est devenu mon point faible.
Classement général 343 en 2h54min38s
Je me rend compte étrangement que ma meilleure épreuve fut la natation moi qui pensait que c’était l’inverse.


Dans l’antiquité d’après l’observation de la nature, les savants postulent que quatre éléments de base forme l’univers : l’eau, la terre, l’air et le feu.
Le triathlon n'est-il pas un défi, combat contre les éléments?
L’eau représente la première épreuve, elle nous porte; nous avançons grâce aux appuis de nos bras, nos jambes dans l’eau.
L’air symbolise l’épreuve de cyclisme, nous flottons grâce à nos pneus remplis d'air, nous jouons avec l’aérodynamisme en adoptant la position de l’œuf.
La terre marque l’épreuve de course à pied, nous sommes en contact avec le sol, le martèlement de nos pas nous permettent d’avancer.
Et le feu, c’est ce qui nous anime, notre passion, notre envie, notre désir d’aller au bout. Le feu nous donne le courage, la force.

Je vous livre mon combat contre les éléments :

I. Le combat contre l’eau


A 13h10, 20minute avant le départ, j’enfile ma combinaison Orca Equip, je n’ai pas eu trop de mal à l’enfiler, je me suis déjà entraîné au sec à l’enfiler et à l’enlever. A 13h15, le briefing de la course est diffusé à travers les sonos, j’y comprends rien, je sais juste qu’il y a des bouées jaunes et à chaque fois ils sont à notre gauche. Trop concentré et stressé à l’approche du départ, j’ai tout oublié pour le cyclisme et la course à pied.
Je me dirige petit à petit au départ, au passage je demande à un bénévole de fermer ma combinaison. Avec le bonnet et la combinaison en une minute j’ai impression d’être dans un sauna.
L’aspect de l’eau et l’odeur dégagé par les nageurs qui remuent le lac ne donnent pas envie d’y plonger. Je laisse passer pas mal de gens puis j’y vais, l’eau nous rafraîchit bien et c’est la seule sensation positive éprouvée ! Je me place à l’arrière.
La corne de brume retentit le départ est lancé, pas mal de pagaille au départ, je reçoit quelques coups légers mais j’en donne aussi sans faire exprès, je fais juste attention à ne pas couler.
Avec une odeur boueuse, l’eau est marron et très trouble, on n’y voit rien, je ne vois même pas ma main, même pas le bout de mon nez. En crawl je vois rien, c’est comme si on nage avec les yeux fermés, seul la brasse me permet de voir où je suis. J’alterne donc le crawl et la brasse pour faire ma place.
Après quelques minutes de crawl je suis épuisé, j'ai l'impression de nager dans le noir avec quelques flashs qui marquent la respiration. Je suis complètement perturbé, je ne sais plus nager normalement je panique lorsque ma tête est dans l’eau, je ne sais pas où je suis dans le lac, je ne fais que suivre les nageurs devant.
Dans ces conditions, j’oublie ma technique, je nage à l’instinct. Je nage en avec une respiration en deux temps, je lance le bras devant puis je pousse à l’arrière, pas le temps d’analyser les choses. Mes battements de jambes sont désynchronisés. En quelques minutes je suis épuisé en crawl, je repasse en brasse. Je suis beaucoup plus à l’aise. Et la prise d’information est plus aisée en brasse. Pendant les 1ère 500m, jusqu’à la première bouée je fais jeu égal en brasse avec le pack du milieu. Puis je faiblis petit à petit.
Je me sens à l’aise en brasse mais l’inconvénient est que la combinaison n’est pas faite pour la brasse, le néoprène ajoute de la résistance et au bout de 1km je sens mes jambes se remplir d’acide lactique, là je me suis dit ça va être dur pour la suite, il va falloir pédaler et courir après … Pour éviter d’avoir des crampes, je laisse flotter mes jambes, la combinaison nous aide bien à flotter et je force avec mes bras en alternant brasse et crawl. Un groupe de nageur me rejoint on se donne des coups mais la combinaison protège bien (j’ai connu pire au karaté) je m’accroche à ce groupe. Après la 3ème bouée je commence à voir l’arrivée, encore quelques efforts et me voilà hors de l’eau. La pire épreuve est finie.
Même en nageant n’importe comment, avec la technique de survie j’ai pu effectuer 1,5km en 31min, je crois que la combinaison m'aide bien.
L’élément eau m’a fait ressortir ma vulnérabilité, je suis bien entamé après 1,5 km. J’ai perdu énormément d’énergie dans cette bataille.

1ère transition :
Sortir de l’eau est étrange, mes jambes sont totalement dégourdis et mes efforts en brasse m’ont bien fatigué, je fais des efforts pour courir jusqu’à mon emplacement, j’enlève ma combinaison, je mets mon cardio et j’ai du mal à refiler ma trifonction mouillée, la prochaine fois je pars avec mon cardio dès le début. Je mets mes running, mon porte dossard, casque et lunettes, je prend quelques gorgées d’eau puis direction pour 41 km de vélo. Mon rythme cardiaque est assez élevé je suis à 182 puls/min, l’effort en natation a été principale en mode anaérobique je vais bien le payer dans la suite.

II. Le combat contre l’air


Dénivelé en vélo

Me voilà sur mon vélo pour aller défier l’air. Mon compteur ne fonctionne pas; comme en natation, je n’ai pas de repère pour moduler mes efforts, je roule en sensation.
Le parcours est en trois boucles avec trois petites montées à gravir, la montée des 16km Paris-Versailles paraît bien facile à côté de la côte de St Prix (500m de faux plat, 300 mètres à 14% puis un faux plat de 100 mètres puis 300 mètres à 16%).
Les 8 premiers kilomètre on roule en ville, je mouline pour récupérer, l’organisation est efficace, la sécurité est maximale, on roule sans se préoccuper de la circulation, le bonheur. Je me cale bien dans mes prolongateurs pour résister à l’air.
Puis tout à coup arrive la côte, je change de vitesse, je me mets en danseuse je double pas mal de cyclistes, je fais des efforts pour arriver en haut puis un petit virage à gauche. Et là une autre montée encore pire que la première, quelle déception ! ! La deuxième partie de la montée se fait au mental, il faut résister, tout le monde avance à deux à l’heure, on a impression que la route est faite de glue, certains cyclistes mettent pied à terre. Je me suis dit que ce n’est rien comme souffrance, c’était pire lors du marthon.
Après tant d’effort arrive le réconfort, 6 km de descente à travers la forêt. On est en position de superman sur les prolongateurs et on se lâche.
Le plaisir total de débouler comme une fusée avec le vent qui siffle. C’est génial, les sensations fortes sont au rendez-vous, dommage que je n’avais pas de compteur pour savoir à quelle vitesse j’allais, mais d’après les sensations je devais être au moins à 60 km/h dans les portions à forte dénivelé.
Avant la deuxième montée, je bois un bon coup, je ne me fais pas avoir par la montée en deux partie, je répartie mes efforts, j’utilise un braquet petit, je me mets sur le plus petit plateau, la montée est toujours aussi dur j’ai failli rentrer dans un cycliste qui a totalement explosé sa chaîne. Puis une deuxième descente à fond, waooouuu ! !
J’attaque la dernière boucle en m’économisant pour la course à pied, j’attaque la montée avec le plus petit braquet possible. Et lors de la descente j’essaie de laisser mes jambes se reposer.
Les 8 dernières kilomètres étaient superbes, a fond en ville, l’ambiance à l’arrivée était extraordinaires, les spectateurs sur les deux côtés de la course nous applaudissent et nous encouragent, bien grisant comme sensation.
J’ai énormément apprécié l’épreuve de vélo, avec beaucoup de sensations, d’adrénaline. Je me sens à l’aise avec l’air. Je m’en suis pas mal tiré de ce combat, je pense que j’ai assez de punch pour la dernière épreuve.

2ème transition :
Pas de difficulté lors de cette transition, j’ai déjà mes running, je bois un coup puis je pars pour attaquer la dernière épreuve celle qui devrait en principe me faire gagner pas mal de place.

III. Le combat contre la terre

Me voilà revenu dans mon élément de préférence, la terre. J’attaque le premier kilomètre en 4min21s, parfait je suis dans les temps pour terminer en moins de 2h45. Mais quelques centaines de mètre plus tard les vieux démons resurgissent, mes deux médiales des quadriceps sont HS, j’ai trop mal, elles se crispent au moindre mouvement. Là je me suis dit que je suis mal barré … je m’arrête, je m’accroupi pour les étirer, je m’auto-masse, je repars, je m’arrête de nouveau, je repars et re m'arrête. Le seul moyen pour étirer mes quadriceps c’est de s’accroupir et attendre que les muscles se relâchent. Mon calvaire a durée pendant 2 km. J’ai arrêté de regarder le chrono, je suis trop dégoûté.
Je me sens super bien mais mes jambes me lâchent encore une fois, je suis frustré. Après une bonne minute pour un énième arrêt je repars doucement puis je retrouve petit à petit mes jambes, j’ai mis 30 min pour faire les 5 premiers km et je termine ma course en 56 min mon pire temps jamais effectué sur 10 km.
Comme pour le vélo, l’ambiance à l’arrivée était formidable avec les gens et les bénévoles qui nous encouragent et nous applaudissent.
Le combat contre la terre a été très dur, son attaque a été vraiment rude, je l’ai bien senti.
La stratégie des éléments a été bonne, l’eau et l’air m’ont bien usé. Ma défaillance est du à un manque d'entrainement, mes capacités cardio respiratoire sont bonnes, je ne ressens pas de fatigue, mais mes jambes ne sont pas assez préparées.

Vous me direz que j’ai mentionné un élément en trop au début, le feu. En fait le combat contre le feu était permanent.

IV. Le combat contre le feu

Ce combat a commencé dès la première épreuve, le feu était omniprésent, maintenir le feu qui brûle en moi pour ne pas me décourager, pour ne pas faiblir.
Résister au feu qui brûle mes bras et mes jambes dans le lac. Il faut que dire l’eau m’a bien aidé à combattre le feu.
Résister au feu qui brûle mes jambes lors des montées, maintenir le feu pour aller à l’avant ne pas poser le pied à terre. L’air a été également un compagnon pour apaiser le feu qui me brûlait en me rafraîchissant lors des descentes.
Résister à la chaleur du soleil et au feu qui brûle mes quadriceps et maintenir le feu en moi pour continuer à courir malgré la douleur. Et encore la terre me vient en aide en m’offrant un support pour que je puisse m’étirer, et lors des ravitaillements l’air et l’eau m’apaisent.

Mon combat contre les éléments s’est bien terminé. J’ai entrevu les difficulté du triathlon, j’ai bien souffert mais pas assez, je n’ai pas assez bavé, je n’ai pas assez souffert, je ne suis pas allé au-delà de mes capacités, j’en veux plus, je veux souffrir davantage, je veux pousser mon corps plus loin !
J’envie de revenir défier les éléments. Je vais me préparer pour un combat encore plus intense. Je vais m’améliorer en natation, muscler mes jambes … M’entraîner dur, travailler les enchaînements des épreuves.

Une petite réflexion philosophique au coucher du soleil :
Si on considère le principe de complémentarité et d’opposition du Ying et du Yang, mon combat n’était pas contre les éléments mais contre le Ying et le Yang, trouver l’équilibre entre les deux forces pour aller au bout.

En conclusion, mon premier triathlon CD s'est super bien passé, j'ai pris du plaisir à nager, pédaler et courir. C'est course avec trois sensations intenses. C'était une formidable expérience.

Je vais maintenant davantage me concentrer sur les 100 km de Millau mais je garde un oeil sur ma préparation en triathlon ... Car je ne vais pas m'arrêter sur le triathlon CD.