J'ai enfin fini mon CR, il est aussi long que les 100 km de Millau. J'espère que j'ai pu retranscrire une partie de ce que j'ai vécu. Je suis ravi de pouvoir partager cet expérience avec vous. Ecrire ce cr m'a permis de prolonger mon aventure de Millau et de revivre ma course. Mon aventure des 100 km s'est achevé seulement avec ce récit et ce billet.
Les 100 km de Millau : une métaphore de la vie
Quelques mois après mon premier marathon en avril, le samedi 26/09/2009 je suis sur la ligne de départ pour un nouveau saut dans l’inconnu avec toujours un même questionnement « pourquoi je fais ça ? ».
Qu’est ce qui nous pousse à courir, à toujours aller plus loin ? Pourquoi cherchons-nous à souffrir ? Pourquoi passons-nous des heures à s’entraîner durement? Pourquoi faisons-nous des efforts inhumains pour atteindre la ligne d’arrivée ?
Les scientifiques nous expliquent que cela est du à la dopamine, les coureurs de longues distances sont des drogués, nous recherchons toujours une dose de plus en plus forte. Cette explication ne me convainc pas. Les non coureurs disent que les marathoniens et les ultramarathoniens sont des fous, cette explication non plus ne me convainc pas non plus. J’espère que nous ne sommes ni malade, ni idiot, ou bien les fous ne savent pas qu’ils sont fous.
« Pourquoi ? », cette question revient sans cesse lors de ma préparation au marathon, lors de ma préparation pour les 100km. La réponse à cette question peut-elle se résider dans le symbolisme du chiffre 100 qui peut représenter la durée d’une vie. Mes 100km de Millau furent une expérience de vie à l’intérieur d’une vie, en l’espace de 14h25 j’ai vécu une vie bien courte mais intense, une vie dure mais remplie de bonheur. La question « Pourquoi on court ? » n’a-t-elle pas des points communs avec la question « Pourquoi on vit ? ». Les 100 km de Millau vont me permettre de trouver la réponse à cette question?
Prologue
Mon défi d’effectuer un ultramarathon a débuté lorsque j’ai lu le livre UltramarathonMan de Dean Karnazes en novembre 2009 lors de ma préparation pour mon premier marathon. A la lecture de ce livre j’ai découvert qu’il existe des courses plus longues que le marathon et que c’est humainement faisable. A partir de là, j’ai décidé d’effectuer un 100km pour mon premier ultramarathon, le marathon n'a été qu'un objectif intermédiaire pour aller plus loin.
En remontant dans le temps, j’ai commencé à courir à partir d’un défi lors d'une journée d'été, d’effectuer Paris-Versailles le 28 septembre 2008 (j’ai mis 1h24 pour faire 16km), à l’époque le dénivelé et la distance me faisaient peur. Un an après le 26 septembre 2009 me voilà aligné sur une course avec la même peur au ventre du dénivelé et de la distance. Puis lors de la préparation à Paris-Versailles je suis tombé sur un article sur le marathon dans un magazine gratuit sur la course à pied, ce qui m'a donné envie de faire le marathon et depuis ...
Pourquoi Millau et pas une autre course? J’avais fait part de mon projet à Cyril (on se connaît à travers nos blogs sur la course à pied) et après quelques échanges, nous nous sommes mis d’accord que pour notre premier 100 km, nous allons relever un défi commun, celui d’aller se challenger sur l’épreuve la plus prestigieux et la plus dure des 100km en France. Ensuite j’ai usé mes souliers pendant des centaines kilomètres pendant l'automne, l'hiver, le printemps et l'été. J’ai pu surmonter les imprévus comme une tendinite au talon d’Achille, une lourde chute en vélo pour arriver en plein forme sur la ligne de départ accompagné de Gilles en vélo. Mon aventure avec Gilles se poursuit après le marathon de Paris où nous nous sommes entraider pour franchir l’arrivée ensemble.
Et comme rêve de vie à Millau, je me suis fixé trois objectifs de temps, le premier consiste à finir en moins de 12h, le seconde en moins de 14h et le troisième finir la course. Voilà l'origine de ma vie millavoise.
La naissance
Après plusieurs mois de gestation, qui consistait à enchainer des sorties longues afin que mon corps, mes jambes supportent des efforts de longue durée, tous les heures agréables ou désagréables passées à courir m'ont permis de me forger un corps et un mental d'ultramarathonien. L’aventure Millau a commencé par un saut à la ville rose, Toulouse pour rejoindre Cyril qui nous a ensuite emmené à Millau, nous avons pu ainsi reconnaître une partie du parcours. La côte qui passe en sous du viaduc de Millau semble être si facile à grimper en voiture.
Arrivée la veille à Millau, nous avons procédé au rituel immuable de toute course, retrait des dossards, diner (pâtes), puis préparation pour le lendemain : épingler le dossard, épingler les dossard courir d’Aide et Action, préparer son sac, son ravitaillement, gérer ses peurs, ses doutes… La période précédant sa naissance est toujours agité, j’ai du mal à dormir, ma nuit a été longue, je me projette inlassable sur la parcours, j'essaie d'imaginer les difficultés, mais ce que je vais vivre dépasse mon imagination.
Le lendemain, après un déjeuner costaud je me rends au départ avec Cyril tandis que Gilles est parti plus tôt pour prendre le vélo. L’air est frais avec un soleil et un ciel qui annoncent une chaude journée.
Vers 9h30, la procession vers le départ est donnée, nous marchâmes durant un kilomètre pour aller du Parc de la Victoire au départ sur l’avenue Jean Jaurès, un petit échauffement des jambes pour une longue journée … La procession était lente, sobre avec l’atmosphère paisible du sud.
A dix heure précise le départ est donné une ou deux minutes après je traverse le portique du km 0 symbole de la naissance d’une vie millavoise qui sera belle mais dure avec des hauts et des bas.
Les joies de l'enfance
L’enfance est une période déterminante de notre vie, la période de la construction de notre personnalité, de notre caractère. Les traumatismes dans l’enfance se répercutent à l’âge adulte. L’enfance représente également l'insouciance, la joie, la curiosité, l’émerveillement pour les choses simples. Les premiers kilomètres me rappellent les joies simples de l'enfance.
Depuis que j’ai traversé la ligne de départ, j’apprécie ma joie d’être sur une course légendaire, de courir sur une épreuve que j’ai tellement attendue, préparée durant des mois. Avec Cyril on papote, on plaisante, on découvre Millau, on profite du soleil qui nous réchauffe. Les premiers kilomètres se défilent aisément.
Après 7km, nous retrouvons avec impatience nos suiveurs en vélo, le nombre de participant double, l’atmosphère est chaleureuse, festif, je retrouve Gilles qui m’accompagnera durant toute cette vie à Millau. Nous longeons la rivière du Tarn et nous pénétrons petit à petit dans les gorges du Tarn avec un paysage magnifique, que c’est beau! C’est merveilleux de pouvoir courir dans un tel cadre par une journée ensoleillée d’automne.
Nous découvrons avec émerveillement les premiers ravitaillements avec des sandwichs à la crème de Roquefort qui éveille nos papilles. Nous profitons du moment présent, sentir la souplesse de ses foulées, la fluidité de ses jambes, sentir la fraîcheur de l’air, la douce chaleur du soleil.
Les 10ème km sont effectués aisément en 1h11min. Il ne reste que 9 fois 10km à faire :-).
L'adolescent bien dans sa peau
De profonds bouleversements psychiques et physiques marquent la période d’adolescence. L’insouciance de la jeunesse s’éloigne peu à peu, l’émerveillement de la vie également mais les sentiments d’invulnérabilité prennent place, l'adolescent surestime toujours ses capacités. Mes jambes fonctionnement merveilleusement bien, je me sens invulnérable devant les 100km. Avec mes compagnons nous sommes plus calmes, plus posés, moins bavards, davantage concentrés. Les mécanismes de mes jambes sont bien huilés, les premiers dizaines de kilomètres étaient de l'échauffement.
Même si nous sommes derrière le meneur d’allure de 13h, je me sens capable de finir en sous de 12h, je suis dans une période où toutes les rêves sont permis, je suis confiant dans l’avenir, confiant dans mes capacités … L’innocence de l’adolescence sur la dureté de la vie. Vers 12h20, j'atteins le 20ème km (10ème au 20ème km en 1h10).
Le jeune adulte
Le passage à l’âge adulte se traduit par de nombreux événements importants qui impactent notre futur. L’avenir devient plus préoccupant, nous ne pouvons plus vivre dans l’insouciance. Il faut planifier, gérer ses ressources, affronter la dure réalité et être confronté à ses responsabilités.
Un premier événement vient perturber ma vie millavois peu après le semi marathon, je laisse partir petit à petit Cyril, mon rythme cardiaque comme à s’élever, je réduis mon allure afin de ne pas accumuler l’acide lactique. Je respecte ma stratégie de course, la journée sera longue, il faut penser à l’avenir, accepter les séparations, tracer son propre chemin.
A partir du semi la course devient plus dure, le soleil est au zénith, la chaleur comme à me peser. Tous les coureurs cherchent à courir à l’ombre. La route change de profil, les montées et les descentes se succèdent. Je suis obligé de faire plus d’effort pour maintenir mon allure, je m’arrête plus longuement aux ravitaillements.
Quelques coureurs plaisantent sur mon dossard « Courir pour un futur meilleure » pour Aide et Action : « Vu la situation économique actuelle, l’avenir ne sera pas meilleur » mais dans la vie comme en course à pied, il faut persévérer, être patient, ne pas abandonner, être optimiste et croire dans un avenir meilleur.
J’ai mis 1h11 pour effectuer les kilomètres du 20ème au 30ème. J'atteins le semi au bout de 2h30 de course. Tout est parfait jusqu'ici.
L'âge de la maturité
Comme dans la vie nous avons l'impression que l’enfance se déroule lentement, nous avons beaucoup de souvenir de l’enfance, l’adolescence semble passer rapidement, l’âge adulte également.
La jeunesse commence à être loin derrière moi, ma force et mon énergie sont de moins en moins débordants, je me concentre sur mes foulées, sur mes sensations afin d’affronter sereinement les hauts et les bas. La boucle du marathon n'est si plate que ça.
Les ravitaillements ne me suffisent plus à étancher ma soif, j’ai recours à mon bidon d’eau que Gilles prend soin à le remplir à chaque pause ou point d’eau. Je poursuis tranquillement ma route, à mon allure d'ultramarathonien, je ne rencontre point le mur entre le 30ème et 35ème km et je ne souffre point de la chaleur. Au fur et à mesure que nous approchons de Millau, les spectateurs sont de plus en plus présents, leurs encouragements, leurs soutiens font du bien moralement. Pour ne pas inquiéter mes proches, depuis le début, je préviens de temps en temps ma femme par SMS ou par un appel rapide de mon temps en retours elle m’envoie des messages de soutien. La dureté de la vie est amoindrie par l’entraide, l’amitié, la solidarité et l’amour.
A l’approche du marathon, sur l’avenue Jean Jaurès nous croisons les coureurs qui partent pour attaquer la deuxième et terrible boucle. Nous apercevons Cyril, nous nous encourageons. Les aléas de la vie éloignent physiquement mais les liens d’amitié demeurent et n'ont pas de limite dans l’espace temps.
Arrivé au Parc de la Victoire, les marathoniens savourent leurs victoires, cela me rappelle mon premier marathon où j’ai rejoins le royaume de Philipiddès épuisé, vidé mais heureux. J’ai mis cette fois-ci 5h pour effectuer le marathon, même à cette allure je suis tout de même épuisé, je suis plus fatigué que ce que j’avais prévu, c’est de mauvais augure pour la suite …
Je suis maintenant arrivé à la moitié de ma vie, je me donne du repos afin de profiter un peu des plaisirs de la vie. Je mange un peu dans la salle des fêtes puis je m’installe sur une chaise, je prend le temps de changer de chaussette, de masser mes pieds puis je me dirige vers la salle de soin pour me faire masser les jambes. Mon arrêt au marathon a durée environ 20 min, je me sens revigoré, même si c’est un peu dur pour les jambes de repartir. Je me sens bien mentalement mais je suis tout de même préoccupé par mes jambes. Mon espoir de faire moins de 12h reste intact. Mais vu de l'extérieur, c'est impossible, la deuxième partie sera plus beaucoup plus dure que la première.
Il est 15h20, je retrouve Gilles à l’entrée du Parc de la Victoire qui observe avec émerveillement l’arrivée des marathoniens, nous partons pour la partie qui fait la légende de Millau et qui marque le monde inconnu pour moi, je n’ai encore jamais couru au-delà de 42,195 km en course.
Une montée tranquille
Courir dans Millau est pénible avec la circulation, mais quelques centaines de mètres plus loin. Quelques minutes après Creissels nous commençons à percevoir le viaduc de Millau. La vue du viaduc de Millau annonce la première difficulté.
J’attaque la montée vers le viaduc à une bonne allure avec peu de marche, la majorité de coureurs marchent, j’arrive à courir en faisant de petits pas, j’ai même pu filmer Gilles pendant quelques instants. Le paysage est merveilleux. Au sommet de la montée nous nous retrouvons en sous du viaduc de Millau, c’est gigantesque, « waow » ! Les lignes sont pures, sans fioritures, les pylônes sont immenses. Je m'attarde pas pour contempler l'architecture, aussitôt arrivé, aussitôt reparti.
Lors de la montée, mon rythme cardiaque est assez élevé mais je me sens bien. J’ai mis 1h30 pour effectuer les 10km entre le 40ème et le 50ème, en enlevant les 20 min de repos au marathon mon allure est assez stable. J’ai bouclé les premiers 50km en 6h20. Mais plus je m’avance dans le bourbier de Millau, plus je perds du terrain par rapport à mon espoir de finir en moins de 12h.
Le retour du bâton
La descente sous le viaduc de Millau est exigeante pour les jambes, monter ne requiert qu’une bonne condition cardio-respiratoire mais descendre requiert en plus une souplesse musculaire, ligamentaire et tendineuse. Les jambes jouent le rôle d’amortisseurs, à chaque foulée il faut encaisser l’onde de choc, après 50 km, mes jambes sont moins souples, mes pas résonnent lourdement sur le bitume. Je n’ai pas effectué d’entraînement en pente et j’en paie le prix.
Lorsqu’on arrive au ravitaillement St Georges de Luzençon (53ème km), il y a du monde au point de massage, je décide de m’auto-masser avec de la crème chauffante. En repartant, je commence à sentir les orteils, mes chaussures sont un peu étroits et je sens l’effet des toxines qui s’accumule dans mes jambes, c’est dur de faire repartir les jambes. Je dépasse à peine la moitié de la course et je commence à sentir des picotements aux quadriceps et à avoir mal aux orteils, mes chaussures sont trop juste à pied.
Peu après le 55ème km dans la portion la plus plate de la montée vers Tiergues, j’ai connu une défaillance, j’ai du mal à courir, j’ai faim, mes jambes ne veulent plus avancer. Heureusement qu’il y a un point de ravitaillement avec des sonos à fond, et là j’ai avalé à grande vitesse les fruits secs, les pâtes de fruits, les bananes, les oranges et les morceaux de pains avec du pâté, de la crème de roquefort puis je repars doucement afin de bien assimiler mon « repas ».
Il m’a fallu 1h33 pour parcourir les 10 km du 50ème au 60ème. Il est au alentour de 17h20. Ma défaillance et mon arrêt d'auto massage m'ont fait perdre 20 min.
Le déclin physique
Dans notre vie nous arrivons à un âge où quoi qu’on fasse, notre corps est soumis au déclin physique, les marques du temps sont de plus en plus visible, nous ne pouvons rien contre cela, il faut accepter, gérer notre capital de vitalité.
Arrivé au ravitaillement de St Rome de Cernon, j’effectue une nouvelle fois un long arrêt avec massage, pour préparer mes quadriceps et mes mollets à affronter la montée vers Tiergues. Une petite anecdote culinaire : à partir de là nous avons de la soupe lors des ravitaillements.
La montée vers Tiergues est longue, elle semble être interminable, les pentes se succèdent en serpentin. J’utilise la méthode cardio, je marche quand mon rythme cardiaque est entre 160-165 puls/min quand il redescend vers 150-155 puls/min je cours à nouveau. Cette méthode ainsi que la méthode Cyrano permet en partie de rompre la monotonie de la montée, on est davantage concentré sur nos sensations et le temps semble avancer plus vite. Après les efforts de la montée, le réconfort au ravitaillement de Tiergues, je fais de nouveau un arrêt massage, repartir après les arrêts massages devient pour moi de plus en plus pénible.
Après la montée, il n’y a pas de répit possible, il faut affronter le dénivelé dans l’autre sens pour aller vers St Affrique. Pour moi la descente après le viaduc de Millau était pénible alors pour aller à St Affrique …
Descendre fait mal aux jambes, mais penser au repos et au long massage à St Affrique me motive, à quelques kilomètres de St Affrique nous recroisons Cyril qui remonte vers Millau, il a l’air d’aller bien, on s’encourage de nouveau. Au fur à mesure que nous avançons vers St Affrique la nuit, la chaleur, la motivation tombe mais l’espoir du repos me fait avancer. Nous atteignons St Affrique avant la nuit, cela fait du bien au moral.
Les kilomètres du 60ème au 70ème sont effectués en 1h47, les deux arrêts massages ont pris beaucoup de temps. Arrivé au 70ème j’ai une certitude que je finirai la course, il est impensable d’abandonner à 30km de l’arrivée. La nuit commence à tomber il est 19h40 quand je dépasse 70km. Il n'y a pas de plat, de répit à Millau, soit on monte, soit on descend ou soit on s'arrête au ravitaillement.
Une nouvelle course commence
La salle de repos à St Affrique ressemble à un camp de soin dans les films de guerre, des coureurs sont allongés sur les tables, les kinés et les ostéopathes s’affairent autour pour panser les plaies, masser les jambes endolories. Place maintenant à l’épisode « Il faut sauver le soldat K’koud », je m’allonge sur une table, le kiné essaie de réparer mes jambes avec un long massage des quadriceps puis des mollets. Puis je prend le temps d’épingler mon dossard sur mon t-shirt longue manche rouge porté lors du marathon, pour Gilles ce tshirt me donnera du punch, je serai un nouveau coureur. Ensuite je change de chaussette, je masse mes pieds avec la crème Nok et avant de rejoindre Gilles, j’avale quelques gobelets de soupe et quelques morceaux de pains, de fruits secs ... Je suis de nouveau prêt à aller affronter les terribles pentes de Millau.
Lorsque je suis sorti de la salle des fêtes de St Affrique, il est 20h20, la nuit s’est définitivement installée sur la course, il me reste moins de 30 km à faire, 3 fois 10km ou une sortie longue. Malgré mes jambes douloureuses je me sens bien, le repos m’a rajeuni, m'a vivifié. Gilles m’a prévenu que le meneur d’allure de 15h est déjà sur la route depuis lontemps. Je dis alors à Gilles : « Je peux arriver avant minuit, c’est faisable ! », il me répondit : « Ca va être dur, mais c’est jouable ». Si je cours à l’allure de 1h10 pour 10km, je peux arriver avant minuit => 3x1h10 => 3h30 => à 23h50 j’arrive. J’attache ma lampe frontale et pars à l’assaut de la montée vers Tiergues. Je suis resté près de 40 min au ravitaillement de St Affrique, une éternité pour une épreuve sportive !
Animé de cet esprit combatif, je ne ressens plus les douleurs aux jambes. Je me répète dans ma tête : « Je peux le faire ! Je vais arriver ! ». L’air est frais, mes jambes fonctionnent bien, quelques minutes après St Affrique nous dépassons le meneur d’allure de 15h, pour me motiver à garder une allure convenable, je me fixe comme objectif de rejoindre puis de dépasser les coureurs devant moi, ma méthode cardio fonctionne à merveille, je n’ai pas trop de mal à monter vers Tiergues, je fais un bref arrêt au ravitaillement puis je repars. Gilles m’encourage à chaque fois que je double un coureur : « C’est bien ce que tu fais ! C’est super ! Continue ! ».
Courir pendant la nuit avec une lampe frontale est une nouvelle expérience, cela donne une nouvelle dimension à la course, cela rend la course plus mystérieuse, plus aventureuse. On ne distingue que les formes montagneuses du paysage, tout est sombre excepté le faisceau lumineux crée par ma frontale. Je lève les yeux le ciel est clair, les étoiles scintillent en toile de fond. Je suis émerveillé par le cadre, je me dis « woaw ! », j’éteins par moment ma frontale, je me fond dans le paysage, dans l’obscurité, dans la nuit. De temps en temps je ferme les yeux, et je laisse flotter mes jambes, j’essaie d’être en harmonie avec environnement, de me sentir léger, d'entendre dans le silence de la nuit les battements de mon coeur et les martèlement de mes pas sur le bitume.
A 21h30 j’arrive au 80ème km, j'ai mis 1h50 pour aller du 70ème au 80ème km, si on enlève les 40 min d’arrêt à St Affrique cela me fait un rythme de 1h10 pour 10km, je suis dans le bon "timing". Encore deux fois 10 km ! A cette heure-ci nous apercevons encore des coureurs qui descendent vers St Affrique ! Ce sont des courageux, je suis admiratif, si j’étais à leur place j’aurais sûrement abandonné.
Retour à la réalité
Ma période d’euphorie a durée environ 7 km, le temps de la montée. Mes douleurs aux quadriceps, aux orteils, aux tendons derrière les genoux, aux chevilles resurgissent lors de la descente vers St Rome (83 km). J'ai impression que mes jambes sont rouillées. Je ne m’attarde pas non plus au ravitaillement, je mange un peu, j’étanche rapidement ma soif puis je repars.
La descente semble être éternel, le panneau de 85ème km tarde à venir, je commence à ressentir de la fatigue de nouveau. Vers 85km on repasse devant le stand de ravitaillement où les sonos sont à fond, là on se croit d’être dans un rêve, le ravitaillement est tellement surprenant par rapport à l'atmosphère calme et paisible de la nuit, le contraste est saisissant, la musique me revigore un peu mais elle me fait sortir petit à petit de mon euphorie de courir dans la nuit.
Les kilomètres semblent s’allonger, je commence à m’impatienter, je demande sans arrêt à Gilles quand arrive le 90ème km. A St Georges de Luzençon (88 km) nous trouvons un point de ravitaillement à l’intérieur d’une salle, je m’arrête rapidement pour avaler quelques morceaux puis me réhydrater, depuis les ravitaillements après St Affrique (70ème km) je repars avant et Gilles me rattrape sur son vélo. A 22h45 j’atteins le 90ème km. du 80ème au 90ème j'ai mis 1h15. Il me reste 1h15 avant minuit pour effectuer les 10 derniers km, je peux toujours finir avant minuit. Je suis aussi pressé que Cendrillon, je veux arriver avant minuit pour que la magie de Millau ne s’arrête pas.
Le dernier combat contre le temps
J’attaque la montée vers le viaduc de Millau avec confiance, je continue de dépasser les coureurs mais la course devient coriace, la montée semble être sans fin. Mon esprit commence à se révolter, je me dis que c’est absurde de courir, après Millau j’arrête de faire les courses, je ne ferai plus de marathons, d'ultramarathons. Tous les moments difficiles vécus lors des entraînements remontent et me font rebuter, répugner de la course à pied, je pense que je n’aurai jamais la volonté, le courage de me préparer pour une course. Cependant à aucun moment je pense à abandonner, je suis si prêt de l’arrivée, je suis seulement écœuré par la course à pied. J’arrive tant bien que mal à doubler d’autres concurrents pour arriver sous le viaduc de Millau, je ne me lasse pas de la majestuosité de l’édifice mais mon esprit est davantage concentré sur les signaux douloureux de mes jambes.
Malgré plusieurs pénibles descentes je n'ai pas encore appris la leçon, en haut sous le viaduc, mon esprit me dit que le plus dur est fait, le reste n’est que de la descente courir ne demande pas d'effort. En fait le plus dur reste à faire! Depuis un certain temps, j’ai l'impression d’avoir des jambes en bois, j'ai l'impression de me balancer de droite à gauche pour courir, j'avance comme un pingouin. La descente me fait mal aux jambes, on ne fait pas d’effort pour avancer, mais c’est éprouvant, à chaque foulée on sent l’existence de ses douloureux muscles, tendons et ligaments. Je suis comme le Santiago de Heminway, je suis éreinté, érodé par le temps mais je suis toujours debout et combatif, je suis le « Veil Homme et Millau ».
Chaque foulée est un combat contre Millau, je martèle lourdement le bitume qui me renvoie instantanément l’onde de choc, mes jambes résistent, ne rompent pas ; ils encaissent les coups.
Le royaume de Hadès
Ma résistance contre Millau s’achève à la fin de la descente, soudainement, je ne peux plus courir, je dois m’arrêter, je n’arrive plus à marcher droit, je titube, mes jambes semblent ne plus répondre à ma volonté, elles ne peuvent plus me supporter, je m'adosse à un poteau et j’ai soudainement extrêmement faim. Je suis victime d’une fringale et d’une hypoglycémie. Heureusement que le ravitaillement de Gilles est encore plein, j’avale un mars ça repart pas, puis j’avale de suite trois Balisto et là je me sens un peu mieux. Je remarche petit à petit, je trottine pour arriver au dernier ravitaillement là je prend le temps de prendre quelques gobelets de soupe, des fruits secs, du pain … Repartir est toujours pénible, c’est dur de faire repartir les jambes, mais il ne reste que 4 kilomètres et j’aurai droit au repos, quatre kilomètres pour atteindre l’objectif que je me suis fixé depuis des mois.
Il fait sombre, il fait froid, je me retrouve encore une fois au royaume de Hadès accompagné de mon fidèle compagnon d’aventure Gilles. Je ne pense plus au temps, je ne pense plus à rien, je ne pense qu’à mettre un pied devant l’autre afin d’atteindre la ligne d’arrivée, chaque pas me rapproche de la délivrance, me fait sortit de l’enfer de Millau. Chaque kilomètre semble durer une éternité. Gilles m’encourage à tous les kilomètres, les passants nous applaudissent, les conducteurs klaxonnent pour nous encourager, ces encouragements font oublier un peu les jambes.
La renaissance
Depuis un certain temps, je suis dans un autre monde, plus rien ne me préoccupe, je ne pense qu’à l’arrivée, qu'au repos, les deux derniers kilomètres semblent être longs et s'étendre à l'infini; quand je me remémore de ma course, j’ai l'impression que j’ai passé des heures à courir dans les rues de Millau. Au dernier kilomètre nous commençons à croiser ceux qui ont « déjà » fini, les arrivés encouragent les arrivants, les encouragements nous ramènent petit à petit à la vie.
Au bout de l’avenue Jean Jaurès, j’aperçois le parc de la Victoire, l’arrivée est proche, le repos, la délivrance est proche. Les gens, les coureurs sur les côtés nous félicitent, je ne ressens plus de douleurs, je ne ressens plus la fatigue. Après une nouvelle errance chez Hadès, les allées illuminées m’emmènent-elles vers les Champs Elysées où les héros, les vertueux se reposent ?
A quelques mètres de l’arrivée Gilles me rejoint, nous effectuons les derniers mètres ensemble, comme lors du marathon de Paris. Grâce à son soutien, aujourd’hui j’ai pu réussir mon défi. Une nouvelle fois, l’entraide et l’amitié ont permis de surmonter toutes les difficultés, toutes les pentes de Millau.
Je n’explose pas de joie à l’arrivée, mais je savoure mon bonheur paisiblement et calmement, je sais que j’ai réussi une épreuve très éprouvante physiquement et mentalement. J’ai pu aller au-delà du supportable, je suis heureux d’avoir atteint la ligne d’arrivée, je goute à la plénitude de l’accomplissement personnel réalisé.
Il est 00h25, après 14h25 ma vie millavoise prend fin au kilomètre 100, une autre vie commence …
Pourquoi?
Revenons à la question « Pourquoi ? » posée au début, est-ce que cela vaut la peine de se fatiguer autant, de se donner autant de mal, de pousser son corps jusqu’à la limite supportable et même au-delà ? Mais courir ne ressemble pas-t-il à vivre ?
Les 100 km de Millau ne sont-ils pas une métaphore de la vie ? Les premiers km ressemblent à notre jeunesse, nous découvrons les joies de vivre de courir, nous sommes insouciant, débordant d’énergie. Puis arrive la période d’adulte où nous faisons moins d’illusions sur la vie, nous sommes plus calmes, plus responsables, nous avons toujours confiance en l’avenir, en nos capacités. Ensuite vient la vieillesse, quoi que nous faisons le temps nous rattrape, même si la volonté peut déplacer des montagnes nous sommes limités par nos capacités physiques, mais cela nous ne empêche pas d’avancer, de réaliser nos rêves.
Comme dans la vie, pendant la course nous allons de haut en bas puis de bas en haut. Comme dans la vie les moments de bonheurs peuvent côtoyer des moments moins joyeux, durs et tristes. Comme dans la vie nous pouvons être en pleine forme puis subir soudainement un accident, une défaillance. Comme dans la vie, nous avons besoin de l’entraide, de l’amitié, de la solidarité, de l’amour pour réussir. Comme dans la vie, nous avons besoin d’être persévérant pour atteindre notre objectif … Il existe d’innombrables comparaisons possibles.
La vie n’est jamais facile, tout ne déroule pas comme nous le voulons, certains moments nous ne voulons plus continuer, mais notre volonté nous permet toujours d’avancer, d’être heureux de vivre et de nous battre pour un futur meilleur. Nous vivons car la vie est belle, nous courons car la course représente la vie, même si elle est dure elle vaut la peine d'être vécu.
Epilogue
Gilles a terriblement mal au derrière après 14h sur un vélo, je suis prêt à inverser les rôles pour une prochaine édition… J’ai terminé ma course en partie grâce à lui. Cyril a effectué Millau en 12h56, nous avons réussi notre défi commun. J'ai une pensée envers les bénévoles, les coureurs, les spectateurs, je les remercie pour leur encouragements, leurs soutien et leur gentillesse. Je n'oublie pas mes amis/amies bloggeurs qui viennent des quatre coin du monde qui m'ont suivi et qui m'ont encouragé depuis ma préparation pour Millau. Nous repartons de Millau avec de formidables souvenirs et des liens d’amitiés encore plus forts.
Tout est bien qui finit bien. Et comme la nuit précédente la course, la nuit suivante a été agitée, mes jambes sont bien douloureuses et sont un peu gonflé. Notre retour s’est effectué tranquillement en avion depuis Rodez Marcillac à Paris-Orly, arrivé en bas de chez moi j’ai eu l’agréable surprise de voir que l’ascenseur ne fonctionne pas, je vous laisse imaginer la scène, moi avec une valise de 10kg et 100km dans les jambes monter les marches un à un en grimaçant. Une semaine après j'ai retrouvé l'usage de mes jambes, je n'ai que quelques bobos au niveau des orteils. Je ne garde pas de séquelles, je ne garde seulement que de souvenirs impérissables.
Mes courbes d'allure et de fréquence cardiaque :
La deuxième boucle a été un calvaire, l'état de mes jambes ne me permet pas de fonctionner mon système cardio-respiratoire à plein régime.
Comme d’habitude je sous estime toujours les difficultés d’une course, mon objectif de 12h n’est pas atteint, ni celui de minuit. Mais terminer Millau suffit à me rendre heureux quelque soit le temps. Pour être heureux jusqu'à un certain point, il faut que nous ayons souffert jusqu'au même point. (Edgar Allan Poe). Je suis tellement heureux ;-).
Les 100 km de Millau est une course magnifique, un mythe, une course à plusieurs facettes, j’ai vécu trois différentes courses : le marathon, l’ultra et la course de nuit.
Les 100 km de Millau furent une expérience riche en émotions. C’était une aventure humaine extraordinaire. Grâce à Millau j’ai pu vivre une vie bien intense à l’intérieur d’une vie, je suis ressorti grandi. Ce fut l’accomplissement d’un défi sportif et d’une histoire d’amitié inoubliable.
Mes aventures dans le monde des courses de longues distances ne font que commencer. A bientôt pour de nouveaux défis !
Comme dis Fran : Viviendo la vida pasar !
Felicitations, très joli texte pour conclure sur une très jolie performance.
RépondreSupprimerSans blague, je trouve ça fou de faire un 100km...
Original ta similitude entre le temps d'une vie qui s'écoule et cette belle course.
RépondreSupprimerNe serait tu pas un peu poête?
A la lecture de ton récit ,j'ai bien ressenti les sensations que l'on peut percevoir dans une épreuve de cette dimension.
Tu es entrain de devenir un extra terrestre et d'accéder à d'autres dimensions.
Oubli les objectifs temps qui pollus le plaisir d'être simplement Là.
Finir est déja la preuve d'un niveau sportif élevé et d'un mental d'acier.
Merci pour tes commentaires et observations sur mon blog
A bientôt
pierre alias millepattes77
trés joli texte, bravo et merci !
RépondreSupprimersavoureux récit !
RépondreSupprimerje l'ai dévoré au même titre que les mars et balisto !
au plaisir de revivre une autre aventure !
@Rasmette : on ne sait pas ce que tu vas prévoir après le marathon :). Il se peut qu'un jour sur sera sur la ligne de départ d'un ultramarathon de 100km
RépondreSupprimer@Pierre : on passe tellement de temps seul en courant, pleins de questionnement surgissent ... j'essaie de trouver des réponses à mes questions intérieures. Merci pour commentaire.
@Stef : merci :)
@Gilles : tes mars et tes balistos m'ont sauvé la vie :). J'étais complètement HS à ce moment. Si tu n'étais pas là je serai resté sur le bord de la route pendant des heures.
Il y a un Run&Bike qui nous attend au printemps ! Un run&bike et après au couscous :).
J'avais hâte , MERCI K'KOUD
RépondreSupprimerMerci pour ton CR absolument génial !
RépondreSupprimerTu peux être fier de ta performance sportive, et je mesure pleinement grâce à ton texte la difficulté de cette épreuve.
Bravo à toi et à tout ceux qui ont participé, de près ou de loin à cette aventure.
Bravo, bravo, mille fois bravo !
Une belle tranche de vie ;)
RépondreSupprimerBravo !
Encore une fois BRAVO à la fois pour ta course et ton CR original !!
RépondreSupprimerBonne récupération.
Superbe compte-rendu...émouvant même...
RépondreSupprimerPourquoi courons nous...ou après quoi courons nous ?
Je suis certain qu'il ya de multiples explications.
Une des dernières explications avancées nous viens de Kelly Lambert, une neurobiologiste américaine. Elle estime que les progrès technologiques (dans tous les domaines y compris les repas tous prêts par exemple)nous privent de la "récompense liée à l'effort". Ainsi,notre circuit cérébral s'endormirait. Or nous serions programmé pour fournir des efforts et le fait de ne plus en faire (assez) nous conduirait vers la dépression.
D'ou cette réaction de défense du corps qui nous encouragerait à chausser les baskets (entre autre).
@+
@Cédric : merci encore une fois :)
RépondreSupprimer@Erycc : une vie inoubliable, cela valait la peine que je fasse tout ces efforts.
@LudoUSM : merci, je suis bien las maintenant, le repos va me permettre de me remotiver.
@Hippomène : l'explication de Kelly Lambert a du bon sens, nous sommes condamnés à courir :). Merci
Chouette CR ! En plus j'ai lu ça avec un fond musical de film d'aventure, j'étais complètement dedans ! :)
RépondreSupprimerJ'ai quand même l'impression que l'ultramarathonien est aussi un ultraoptimiste, tellement le mental est important. En tout cas sympa l'allégorie de la vie, ça fonctionne bien et c'est intéressant.
Très beau CR, cela me donne (presque, je dis bien presque) envie de faire un 100 kms...quand je serais vieux certainement...
RépondreSupprimerExcellent cet paralelisme entre le vie et la course. Le défi de Millau t'as fait réflechir en profondeur, c'est certain que tu es ressorti grandi, sans doutes...et dans tous les aspects.
RépondreSupprimerBravo encore une fois! C'est vraiment heroïque ce que tu as accompli. Repose-toi bien, tes orteils le méritent bien, et toi aussi...
@Sia : merci :), l'ultra se rapproche beaucoup des aventures, le facteur inconnu est beaucoup plus important que sur les courses moins longues. Sans l'optimiste il est dur de rallier l'arrivée.
RépondreSupprimer@Pascal : je suis content que ça t'a donnée l'envie de le faire; quand tu seras en V2? :)
@Azuldelmar : j'ai eu beaucoup de temps pour réfléchir lors de la préparation et de la course. C'est la première fois qu'un sport me fait autant réfléchir :). Merci pour ton compliment.
Belle métaphore pour le récit de ta course: t'es mon héros! Tu es le premier ultra-marathonien que je "connais"!!! :-)
RépondreSupprimer@Trigirl : merci mais je n'ai encore sauvé personne ;-). Que feras-tu après ton Ironman de Lake Placid? :)
RépondreSupprimerK'Koud, je n'avais pas vu...je découvre seulement et j'en reste bouche bée. Quel courage, quelle volonté. Ton CR est très beau,on s'y croirait. Bravo pour cette perf énorme. Robert réfléchit également à allonger la distance après le marathon de Toulouse. Cela m'effraie. Je ne sais pas s'il existe une madame K'koud. Si oui, j'aimerais avoir son ressenti ;) Sinon, celui de ta maman...
RépondreSupprimerPas évident à gérer des folies pareilles pour nous, vos proches. Mais comme dirait Oscar Wilde "les folies sont les seules choses qu'on ne regrettent jamais"
Nul doute que ces 100km resteront un moment fort de ta vie. Encore bravo !
Je t'embrasse (désolée pour la tartine...)
P***** 100 bornes... c'est fantastique d'être allé au bout de cette expérience humaine... l'effort est tout autant mental que physique... tu as eu la chance d'être accompagné, ce doit être une aide précieuse... tiens-nous au courant pour l'UTMB, j'avoue que j'ai une petite étincelle en y pensant !
RépondreSupprimer@Mel : Merci ! C'était pas facile pour mes proches ... Il ne faut pas que tu t'inquiète pour Robert :).
RépondreSupprimer@Robert : l'accompagnateur vélo est vrai une aide précieuse sur ce type de course, cela nous décharge d'un poids physique et mental, nous n'avons pas besoin de porter et de se soucier du ravitaillement. L'UTMB, c'est une autre dimension, il me faudrait beaucoup de pratique, je ne me sens pas capable physiquement et mentalement d'aller affronter ce gendre de trail.
Excellent Koud ! bravo pour l'article !
RépondreSupprimerMoi je ne touche plus terre depuis Millau ...le temps le temps ... j'ai l'impression d'avoir plus de pression que pour le chrono de Millau ;)
Superbe récit! Merci pour le partage. J'ai déjà hâte d'essayer cette course, prévue pour 2011 (Une façon comme une autre de fêter ses 40 ans)!
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