mercredi 9 décembre 2009

Unifier son corps et son esprit pour atteindre l'arrivée

La phrase générale proclamée est « le combat contre soi même » lorsqu'il s'agit de relever les défis, il faut vaincre soi-même pour aller plus loin. Mais est-ce qu’il faut vraiment se battre contre soi-même ?
Je pense que nous ne nous battons pas contre nous-mêmes, nous nous battons contre les éléments extérieurs, notre "soi", nous aide à surmonter les difficultés. Pour vaincre, il faut faire en sorte que son corps et son esprit s'entraident, il faut unir son psychique et son physique pour atteindre l'arrivée. Il faut arriver à se mettre dans un état où le corps et l’esprit sont en harmonie.
Dans ce récit, je vais vous partager mon expérience de trail de nuit, une expérience inoubliable, à vivre. Je vais également essayer de montrer que le principal combat dans une course de longue distance n'est pas un combat contre soi mais un combat contre les éléments extérieurs.

Pourquoi ?

Quand on s’élance sur des épreuves aussi dures, on nous demande souvent pourquoi ? Ma réponse générale est que les coureurs ont besoins de sensations fortes, ils ont besoin d’éprouver la souffrance pour se sentir vivre. Mais bon c’est encore une réponse de bois … Pourquoi je me suis aligné sur l'Origole, un trail de 75km et 2000m de dénivelé ?
Un mois après les 100km je suis allé voir la liste des courses qualificatives pour l’UTMB (166km, 9000 D), j’ai repéré les trails en Ile de France et je suis tombé sur l’Origole, je me suis dis super, en plus une partie de l'inscription est reversée au Téléthon c'est formidable , une course qui allie le défi à la solidarité!
L'Origole est une course qui permet d'avoir 2pts (il faut 4pts pour être qualifié à l'UTMB), à 1h de transport et en plus un trail de nuit, je suis curieux de savoir comment je me sens lorsqu’on coure la nuit sans dormir; je me disais 75 km, c’est 25km de moins que Millau, ça sera dur mais pas trop. Je suis également curieux de voir les effets de la sollicitation de son organisme en enchaînant les ultras avec si peu de repos (mieux vaut faire des conneries quand on est encore « jeune »)… De l’inconscience à l’état pur, un trail est différent d’une course sur route et nécessite une préparation spécifique (courir avec un sac à dos, courir sur des parcours vallonés).
Début novembre j’envoie mon inscription. Je ne savais pas que ma reprise de la course à pied après Millau serait laborieuse (manque de motivation, fatigue, charge de travail …). Avant de m’élancer sur l’Origole j’ai effectué 42km de natation, 330km de vélo et 63 km de course à pied sur terrain plat et stable. De plus le week end précédent l’Origole, j’ai une baisse de forme, maux de gorge, fatigue, impossible d’aller m’entrainer de tout façon les séances à une semaine d’une course ne servent à rien, donc j’ai décidé de me tout miser sur une préparation mentale (confiance en soi, motivation, gestion des doutes, concentration). Pendant une semaine j’ai banni le mot abandon de ma tête, j’ai effectué beaucoup de projection mentale, je visualisais ma stratégie de ravitaillement et de gestion d’effort.
Il est parfois difficile de tout rationnaliser, comme dirait un certain Pascal : "le cœur a des raisons que la raison ne connaît point".

Prologue

Samedi après avoir pris un plat de pâtes et de dinde, je prends le train pour aller à Le Perray. J’arrive vers 20h30, le gymnase est déjà bien rempli. J'effectue la vérification de matériel, je récupère mon dossard et je pars me changer, c'est la première fois que j'ai eu l'occasion de me changer calmement dans un vestiaire avant une course.
La préparation dans le vestiaire, me rappelle mes compétitions en karaté, où l'enfilement des protections, du kimono et de la ceinture me permet de rentrer petit à petit dans un état d’esprit de guerrier. C’est un moment intense, je quitte mon costume de personne d’ordinaire pour revêtir le costume de guerrier qui est prêt à tout affronter.
Je me prépare calmement, j'enfile mon collant de course, je prépare mes pieds, j'enfile mes hauts, je vérifie mon sac. Puis je me place dans le gymnase, en attendant le départ je fais des étirements, je respire calmement. A 20 min du départ, c'est le début du brieffing, le speaker annonce des conditions difficiles avec des risques de pluie, beaucoup de boue, beaucoup de vent et de la distance de la première boucle qui fait environ 30km. Je suis concentré, j'attends le départ avec impatience. Mon esprit et mon corps sont prêt à aller au combat.
Le parcours de l'Origole est composé de 3 boucles : 30km (élimination après 4h30 de course) 25km (élimination après 9h30) et 20km, le ravitaillement a lieu à la fin de chaque boucle, il faut être en autonomie sur chaque boucle.

1ere boucle (30km, 700 D) - Le combat contre la boue

Peu après 22h le départ est lancé, le début du parcours se fait en ville sur bitume puis peu à peu nous rentrons dans les sentiers humides et boueux.
Courir la nuit est magique, tout est complètement différent. Les sensations ne sont pas les mêmes que sur route et en plein jour. Nos sens fonctionnent différemment, en trail, le toucher est prédominant, à travers les plantes des pieds on ressent la variation du terrain : terre meuble, boue, feuille, cailloux, … la kinesthésie est fortement présente. La vision est rétrécie, le paysage est composé d'ombre et de contour, seul les quelques mètres devant éclairés par la frontale sont visibles. L'ouïe est plus développée, on entend les branches craquées, les bruits dans les pénombres. L'odorat est plus développé, on sent la fraîcheur de l'air, on sent la douceur de l'humus et l'herbe fraîche. La course en nature nocturne nous fait entrer dans un autre univers.
Notre état d'esprit est également différent, il faut constamment rester concentré, rester dans la course. Lors d'une course sur route, on peut se mettre en mode de pilotage automatique et on laisse l'esprit vagabonder. Dans le trail, il faut être en harmonie avec la nature, la moindre inattention peut couter cher, dès que je divague un peu, je trébuche sur une branche, sur un gros cailloux ou je rate mes appuis dans la boue. Il faut constamment être "ici et maintenant".
Dès le départ, le peloton de cyclopes part à vive allure, je me retrouve rapidement en dernier, ce qui me permet de profiter du spectacle de la file de coureurs avec les frontales. Je décide d'être prudent, je surveille mon cardio, je ne mets pas dans le rouge, je reste calme et relaxé, la course est longue et j'avance à mon rythme, je ne m'affole pas, tôt ou tard je remonterai la file de coureurs.
Mon allure prudent me permet d'effectuer mon apprentissage du trail nocturne, je dois m'habituer à courir dans ces conditions inhabituelles, je m'habitue petit à petit au terrain. J'apprend également à me répérer avec le système de balisage, les rubalises, les repérer au loin avec ma frontale pour avoir une idée du chemin à prendre. Je cours pendant un long moment avec le "coureur balai" ou encore " le serre file ", c'est à dire la personne qui ferme la route et suit la dernière personne. Ainsi j'ai pu avoir quelques échanges sympathique avec le serre file, un personnage connu dans le monde la course à pied dont je ne connais pas le nom, cela fait 35 ans qu'il pratique la course à pied, et moi je n'ai même pas encore 30 ans... Pendant 5-6 km le parcours est très roulant et je suis étonné du rythme de la course.
Environ une demi heure après le départ, je me fait piéger par une flaque de boue, mes jambes s'enfoncent je perds l'équilibre et je me rattrape avec les mains, mes gants sont trempés, je les retire (heureusement qu'il faisait chaud). Désormais je ferai plus attention à la boue, c'est l'apprentissage par erreur.
Au bout de 45min, quand le terrain commence à monter et descendre que je remonte les coureurs petit à petit.
Au fur à mesure que nous avançons la boue devient de plus en plus importante, les bosses commencent à se succéder. La première boucle est dure, car il faut s'habituer à courir dans la boue, les appuis glissent continuellement. Les mini-guêtres me protègent bien, je ne crains pas de m'enfoncer dans la boue, j'ai également bien lacés mes chaussures au départ. Certains coureurs perdent leurs chaussures et les cherchent en creusant dans la boue, ça doit être pénible de courir les pieds trempés.
Je respecte ma stratégie d'alimentation prévue, je mange tout les 30min, je bois fréquemment sans avoir soif. Il ne fait pas très froid, l'atmosphère est humide, la pluie est éparse et ne dure jamais très longtemps, de temps en temps la lune nous tient également compagnie. Après deux heures de course, la file de coureurs s'étend et je découvre avec plaisir le bonheur de courir seul dans la nuit, parfois j'éteins ma frontale et j'essaie de me fondre complètement dans la nature avec la lumière de la lune.
La première boucle fait tout de même 700m, les montées et les descentes sont courtes et raides, c'est très traumatisant pour les jambes au bout de 3h je commence à sentir mes mollets, je frôle à chaque fois l'état de crampes lorsque je force un peu trop, le manque de préparation physique me rattrape, le sol boueux ne m'aide pas non plus à économiser mes jambes. Je marche quand le terrain est gras ou quand le dénivelé est fort, j'effectue des relances rapides quand c'est possible. Je continue de remonter petit à petit les coureurs. J'encourage mes jambes de ne pas me lâcher, je les parle à haute voix et mentalement, je les supplie de ne pas me lâcher. Je me sens bien, je ne suis pas fatigué, je n'ai pas de sommeil, seul l'état de mes jambes me préoccupe.
Vers 4km de l'arrivée de la première boucle, je n'ai plus d'eau, mais comme je me suis habitué à faire des sorties longues sans boire, je ne suis pas inquiet. On quitte la forêt, sur la plaine le vent est glacial et fort, le sol est boueux.
Après 4h de course, le spectre de l'élimination me poursuit, mentalement je sens toujours bien, je ne suis pas fatigué, mes jambes commencent à être douloureuses, je ne veux pas me faire éliminer dès la première boucle, ça sera trop frustrant, je ne suis pas venu pour me faire éliminer. J'accélère mon allure lorsque le terrain le permet et dès que le bitume recommence à apparaitre, je sprinte tant pis si au niveau de la fréquence cardiaque je suis dans le rouge, l'objectif est de pouvoir repartir est plus important.
J'arrive au gymnase essouflé après 4h29min32s à la limite de la barrière horaire de départ de la deuxième boucle, il est 2h30 du matin, je demande immédiatement si je peux repartir. On m'annonce que la barrière est repoussée à 4h45 de course (2h45 du matin), car les conditions sont dures, je pousse un soupir de soulagement, je reprend petit à petit mon souffle et mon esprit. Je remplis ma poche d'eau en ajoutant quelques cuillères de miel, je recharge mon ravitaillement, je prends deux gobelets de soupe, des verres de coca, je change mes hauts qui sont complètement trempés. Avant de partir je change les piles de ma frontale, avec la fatigue, j'aurai besoin de la pleine puissance pour la deuxième boucle où je risque d'être seul la plupart du temps. Je n'ai pas le temps de changer de chaussettes de tout façon vu l'état de mes chaussures avec de la boue partout, cela ne sert à rien. Je quitte le gymnase à 4h45, prêt à affronter la deuxième boucle. Mes jambes deviennent dures, mais ils ne me lâchent pas, mon esprit encourage mon corps et ce dernier répond positivement. J'ai gagné le premier round.
Je repars en marchant. La prochaine barrière horaire est à 7h30 du matin (9h30 après le départ). Il me reste environ 4h45 pour faire 25km. Je suis toujours debout, je suis toujours prêt à affronter les prochaines difficultés. Je suis toujours confiant dans mes capacités d'arriver au bout.

2eme boucle (25km, 1000 D) - Le combat contre les bosses

Après avoir quitté le gymnase, je trottine tout doucement, au bout d'un moment, un coureur me rattrape, on fait un bout de chemin ensemble, et puis petit à petit il me lâche. J'ai besoin du temps pour digérer mes soupes et pour récupérer après mes efforts pour terminer à temps la première boucle, il m'a fallu 1h pour que je retrouve mon rythme et à partir de ce moment je rattrape les coureurs qui ne sont pas dans un bel état. Les montées et les descentes se succèdent à l'infini. C'est tellement raide que parfois je dois parfois utiliser les mains, les descentes sont tellement glissant qu'il faut descendre en biais.
Il y a si peu de coureur que j'ai l'impression d'être tout seul dans la forêt, par moment les rubalises flottant dans le vent me donnent l'impression qu'il y a un coureur devant. J'apprécie cette solitude dans la nuit calme. Mais sur l'Origole on ne revasse jamais longtemps, les difficultés s'enchainent et les douleurs me rappellent à la réalité.
Dans certaines montées je m'arrête pour m'étirer sinon des crampes me clouent au sol, j'encourage mes jambes de ne pas me lâcher, je leurs fait des louanges, "vous êtes magnifiques, formidables, j'ai vraiment de la chance de vous avoir … ". Je supplie mon corps de ne pas me lâcher, il faut qu'il m'aide à arriver avant la barrière horaire. Je me traine tant bien que mal, je me fixe des objectifs à court terme : monter la prochaine descente puis redescendre à fond, puis je me remotive à remonter une autre pente et de faire des relances quand c'est possible. Je ne perds pas l'espoir de repartir pour la troisième boucle. Tant que je n'ai pas la certitude d'être éliminer j'avance.
Après d'interminable montées et descentes, je croise des bénévoles qui m'indiquent qu'il reste 10km et que le parcours est moins vallonné. Il me reste environ 1h30, je me suis dis que c'est faisable, il faut y croire, il ne faut pas que je laisse tomber, une nouvelle énergie m'envahie. Je dois poursuivre mes efforts. Les montées me coupent le souffle, les descentes me coupent les jambes.
A environ 4km de l'arrivée, je rencontre Nicolas qui a un coup de barre, je lui préviens que la barrière de temps est franchissable et que nous pouvons le faire, le plus dur est derrière nous, c'est bête de se faire éliminer si près du but. On se motive, on court quand le terrain est propice. L'esprit d'entraide et de solidarité fait parti des courses de longues distances.
Arrivés en ville, les routes se succèdent sans fin, le gymnase tarde à venir, on commence à marcher, je commence à baisser les bras, je suis las, la fatigue me rattrape, le spectre de l'élimination est au dessus de mes épaules. Puis après un tournant on aperçoit le gymnase, ma motivation revient, j'accélère, je fait les derniers efforts, on atteint le gymnase après 9h36min30s (7h36 du matin), je ne sais pas si on peut repartir ... Et là on nous annonce que nous avons 10 min pour nous ravitailler, quel soulagement (se faire éliminer pour 6 min serait terrible!) les barrières horaires ont été repoussé de 15min. Je remplis ma poche d'eau, je prends une soupe, j'avale quelques quartiers d'orange, je charge mon sac de barre de céréales (je n'ai plus de compotes et de gel), je change mon haut puis j'attrape un pain au chocolat avant de repartir.
Nicolas m'attend et nous repartons ensemble pour affronter la dernière boucle, à deux nous serons plus vigilent pour repérer les rubalises et le temps passera plus vite. Le soutien moral est essentiel lorsque notre organisme est poussé à bout, la solidarité est indispensable pour atteindre l'arrivée. J'ai encore gagné le deuxième round, il suffit maintenant de gérer, de supporter la fatigue et les maux de jambes. Il faut maintenant encaisser sans tomber.
Le plus dur est fait, il reste seulement 20km, une petite sortie longue …

3ème boucle (20km, 300 D) - Le combat contre les rigoles

Le soleil se lève, la ville s'éveille petit à petit, nous rencontrons des promeneurs, des vététistes. La pluie commencent à faire son apparition sans être genante au contraire elle rafraîchit nos esprits.
Je ne ressens aucun sommeil, j'ai l'impression d'avoir passé une bonne nuit, ma tête est lucide, mais mes jambes beaucoup moins, elles sont aussi souples que les branches mortes. Dans les premiers kilomètres nous arrivons à courir, nous avons un bon rythme puis peu à peu ça se dégrade, la sortie longue devient peu une longue randonnée entrecoupé de moments de course. Les dix premières kilomètres de la dernière boucle sont bien avalés, mais les dix suivants ressemblent à un bagne.
Au fur à mesure que nous nous enfonçons dans la forêt, nous devenons moins lucides. Parfois nous perdons la trace du chemin.
Les rigoles deviennent des difficultés à surmonter, en début de course, les rigoles c'était " finger in the nose", on fait un joli saut et c'est bon. Mais après 10h de course, avec les jambes endolories et raides, chaque rigole de traversé est un exploit, une victoire.
Même si je ne ressens pas le sommeil, la fatigue me fait confondre des branches, des arbres pour des gens. J'espère à chaque fois rencontrer les bénévoles qui nous annonceront qu'il ne reste que 5km à faire.
Le paysage devient monotone, des arbres partout, des fougères séchées partout, encore des montées, des descentes, des rigoles, de la boue, on impression de trainer des kilos de boue sur chaque chaussure. Je ne fais plus attention où je mets les pieds, tant pis pour l'eau et la boue, du moment où j'avance…
Même si mes jambes me font souffrir j'ai tout de même de la chance de pouvoir courir, vivre de formidable aventure, j'ai une pensée envers les personnes atteintes de myopathies, j'espère qu'un jour un remède leur donnera la possibilité de courir.
Qu'est ce que les dix dernières kilomètres étaient longues ! Je commençais à avoir faim, mais je ne peux plus avaler les barres, le sucré m'écœure. Heureusement que nous étions deux pour se motiver à avancer.
On marche, on court, on marche, on court … Je me retrouve encore une fois en errance chez Hadès, mais cette fois-ci c'est plus encore plus réaliste, avec le froid, l'humidité, le sol boueux, le paysage automnal et la végétation sans fin …
Après 4h d'errements matinale, nous revenons enfin à Le Perray, à quelques centaines de mètres de l'arrivée, nous décidons de courir pour terminer la course en beauté.
A 11h47, après 13h47 de course, nous atteignons le gymnase, les bénévoles nous congratulent, nous voilà devenus finishers de l'Origole! Quel soulagement! Je suis arrivé avant dernier des finishers, 110ème sur 111 finishers (près de 60% d'abandon). La solidarité a encore remporté une victoire. Nicolas sera également présent sur l'Ecotrail de Paris. Merci pour ton aide, Nicolas.

Épilogue

Pour mon premier ultra-trail, je m'en suis pris plein la figure… Cette dernière course de l'année m'a achevé. Je suis vidé. Je n'ai jamais vécu une épreuve aussi dure et aussi intense.
Cependant je suis heureux d'avoir fini cette course, d'avoir su gérer les moments difficiles et d'aller puiser au fond de moi-même pour ne jamais abandonner ou me faire éliminer.
Malgré une préparation quasiment nulle, j'ai pu entretenir ma motivation pour terminer l'Origole. A aucun moment l'abandon a traversé mon esprit. A aucun moment la flamme qui me poussait à avancer ne s'est éteinte. J'ai supplié, exhorté, encouragé mon corps à avancer et ce dernier a aidé mon esprit à rester combattif et positif.
Mon esprit et mon corps se sont unifiés pour m'aider à surmonter les difficultés, à vaincre les barrières horaires et à vaincre le dénivelé, la boue et les conditions météorologiques.
L'Origole est une course merveilleuse à taille humaine (environ 500 coureurs pour le 30km et le 75km), nous sommes loin des courses de masse où les marques se mettent en avant. L'organisation est impeccable, les bénévoles chaleureux et généreux. J'espère que l'édition de nuit pourra se maintenir dans les années à venir. J'ai beaucoup apprécié cette course, j'ai bien rigolé :-).

En analysant ma course je pense que j'avais fait le maximum, j'ai donné tout ce que j'ai pu, je n'ai fait aucune erreur dans ma gestion de course, dans ma gestion de ravitaillement (je n'ai pas connu de fringale) et dans ma gestion du matériel. Sur mes précédentes courses j'avais toujours des regrets sur certains points, là j'ai le sentiment d'avoir effectué la course parfaite. Je ne pouvais mieux faire.

J'ai franchi une nouvelle étape dans ma pratique de la course à pied avec l'Origole, je sais désormais mieux gérer mes ravitaillements et mes moments de faiblesses. Mais des questions surgissent, ce que je fais est bénéfique pour ma santé ? Mon corps ne peut être continuellement poussé au bout, quelles seront les conséquences à longue terme ? Quelles sont les limites à ne pas dépassées ? Je pense que ma pratique de la course à pied est à la limite du raisonnable. Mais j'ai besoin d'expérimenter pour mieux me connaître.

A J+3, les douleurs aux jambes s'estompent, je peux recommencer à marcher normalement. Je vais désormais prendre quelques semaines de repos …

Pour mon prochain ultrail je retrouverai mon compagnon de route Gilles (tu avais raison de dire que l'Origole c'est plus dur que Millau) sur la tour Eiffel ;-). Et comme j'aime me challenger je vise 10h pour l'Ecotrail (je surestime toujours mes capacités :-).



19 commentaires:

  1. ton exploit me cloue sur le siège ! repose toi bien et rendez-vous à la tour eiffel !

    ps : au 50km faut avoir terminé avant 18h00 ( barière horaire de 8h00 )

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  2. @Gilles : on se retrouvera au buffet :), j'espère que je n'aurais pas de défaillance et que mon arrivée ne sera pas trop tard. Je pensais que les arrivée se feront en même temps, les départs sont décalés :(.
    Bonne préparation.

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  3. Si tu arrives à te préparer correctement (penses aux 166km de l'UTMB qui restent ton véritable objectif 2010 apparemment) tu peux approcher les 10h sûrement. Mais tu devrais axer ta préparation pour finir en 11h et le moment venu, si la forme est là, tu pètes ton objectif!

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  4. @Anonyme : mon objectif pour 2010 n'est pas l'UTMB, ça sera une année pour apprivoiser les longues distances.
    Mon objectif 2010 sera l'Ironman de Nice, mon approche du triathlon est particulier :). Je pense m'aligner sur l'UTMB qu'en 2011, j'ai besoin encore d'expérience pour supporter 166km et 9000 D.

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  5. @Gilles : le GRP oui ! ! Entre l'UTMB et le GRP le choix est vite fait => comme toi je préfère une course à taille humaine, avec une ambiance conviviale. Je commence à digérer ma fatigue, je commence à être motivé pour faire le GRP :).
    Si je me rend à Chamonix pour faire une course ça sera la PTL ! :)

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  6. Belle analyse !

    Et pour l'EcoTrail, comme tu sera à Paris on pourra se voir (perso je fais le petit 18km sans chrono ;-)

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  7. la PTL ........un doublé PTL-GRP : tu vas te clôner o_o

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  8. @Cédric : avec plaisir ! Ca sera pour toi une petite sortie en prévision du semi.

    @Gilles75 : PTL pas en 2011 :), 2011 => GRP, plus tard le PTL (si un jour l'épreuve existe en solo).
    J'ai mon planning de défi pour les 2 prochaines années :).
    Une course par étape sera dans mes prévisions également ...

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  9. Beau CR...mais je crois que pour le moment je vais rester sur les distances "courtes"...bonne récup...

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  10. @Pascal : merci :). Il faut que tu fasses les 2 min ...Les longues distances s'apparentent plus à une aventure que de la course à pied.

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  11. Super CR !. Et ce qui est significatif de ton super état d'esprit durant ta "course", c'est que malgré la pression des délais, tu n'as pas commis de fautes (innattention-glissade-blessure-se paumer-abandon. Surtout que tu l'as eu depuis le début cette pression !.
    Ce qu'il y a de certains, c'est que si tu fais le bilan de tes points positifs/forts c'est que tu disposes d'"un état d'esprit de guerrier pour entrer dans le royaume de la paix intérieure" !
    Tu as un mental d'acier, tu sais positiver, adoucir ce qui peut paraître tranchant, franchir ce qui pourrait paraître insurmontable.
    Et ceci c'est déterminant. L'esprit est au-dessus du corps...au propre comme au figuré. Tu en es la preuve éclatante.
    Par contre, et comme tu le fais remarquer si sagement, c'est que l'on ne peut pas indéfiniment infliger à son corps des "punitions" sans le préparer en amont.
    Dans tous les cas, bon repos à toi!
    @+

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  12. @Hippomène : merci pour ton analyse avec un regard extérieur et de ton commentaire positif et encourageant.
    Terminer cette course m'a donné beaucoup de motivation et de confiance pour la suite.
    J'ai acquis beaucoup d'expérience sur moi même. L'Origole va me servir de référence mentale pour la suite.
    J'ai appris à devenir de plus en plus patient, de ne pas m'affoler quand cela va mal.

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  13. J'aime beaucoup tes CR, ils sont toujours bien détailler et à dire vrai sa donne vraiment envie ^^.

    Bravo a toi dans tout les cas, c'est vraiment un dépassement de soi et sa montre surtout qu'avec de la volonté, de la motivation, le mental, on reussi, ta mériter un bon repos pour les fêtes avant de rattaquer dur pour tes prochains objectifs.

    Je vais moi aussi tenter un trail de 25km fin Janvier, "le trail de la Galinette" près de Marseille pour découvrir cette environnement bien différent de la course sur route.

    On se verra peut-être au semi de Paris, j'y serai avec quelques autres personnes de mon club d'athlé en dossard rouge pour tenter moins de 1h25.

    @ bientôt ^^

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  14. Bravo K'Koud pour cette réussite! Toute une Odisée.
    Quel courage. Parfois on a besoin de la souffrance c'est vrai. C'est comme un moyen que nous fait sentir vivantes. Peut-être un peu fou comme philosophie. Mais ça marche pour quelques uns.
    Alors, après la dure épreuve, prends soins de toi, un peu de temps de remerciement pour tout ce que tu peut donner.

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  15. @ice0ice : merci :), je suis ravi que ça te donne envie de te lancer dans l'aventure ! J'espère que tu vas bien t'amuser sur trail de fin janvier. Woaw un objectif de 1h25 c'est rapide! Effectivement je risquerais pas de te voir en course :). J'espère que tu vas descendre en sous de 1h25, ne te blesse pas sur le trail.

    @Azuldelmar : merci beaucoup, les courses de longues distances sont des vrais aventures où nous expérimentons tout les émotions positives et négatives. Oui, certains ont besoin d'éprouver pour exister :).

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  16. Bravo K'Koud,
    Belle course, un bel état d'esprit, tu n'as jamais douté c'est formidable. Tu as une belle marge de progression, il ne te reste plus qu'à t'entraîner.
    Pour ma part je ne regrette pas de ne pas avoir participer à l'Origole, comme tu le sais je pense, je suis toujours au repos, je fais juste un peu de vélo.

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  17. super CR tu nous plongent bien dans l'ambiance de la course et de ton état d'esprit.
    Prudence, tu commences à te fixer des objectifs temps qui risquent de gacher ton plaisir en ayant les yeux rivés sur la montre.
    Prend un appareil photo cela aura deux avantages
    1 souvenir pour tes vieux jours et l'autre pour agrémenter ton blog.
    Joyeux Noel
    pierre

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  18. @Guillaume : merci. La blessure serait aggravé avec l'Origole. J'espère qu'en 2010, je te croiserai sur certains trails.

    @Pierre : pour l'objectif de temps, c'est juste pour fixer mon niveau d'entrainement. Pendant la course, je fais peu attention au chrono, pour instant je galère tellement que je ne me fixe que sur l'objectif de finir. Tu as raison, il manque des photos :). Bonne fin d'année.

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